Vendredi 22 Mai 2009
BAYONNE. Les anti ligne à grande
vitesse poursuivent leur travail de sape. L'opposition sera comptabilisée lors
du vote européen
Le Cade dénonce la cacophonie de la LGV
«Mal ficelé ! » Victor Pachon (Cade) s'étonne mais,
finalement, ne se plaint pas de ce qu'il compare à une énorme cacophonie. Les
porteurs du projet LGV cherchent encore l'argent : « Nous imaginions que le tour
de table pour le tronçon Tours Bordeaux était achevé, il reprendra,
espèrent-ils, en septembre. » Finalement, les anti trouvent dans ces hésitations
tous les ingrédients pour alimenter la mobilisation.
La prochaine grosse
étape au Pays Basque sera sans conteste le référendum proposé le 7 juin, date
des élections européennes. Comme ce fut fait en 2008 (municipales cantonales),
les électeurs seront appelés à se prononcer pour ou contre la ligne LGV. Le
résultat avait été sans appel : contre. Cette fois, trois communes seront
concernées : Saint-Pierre-d'Irube, Lahonce et Villefranque. « Nous invitons tous
ceux qui défendent le projet au dépouillement », insiste Victor Pachon qui
espère ardemment voir illustrer la grosse colère des habitants. « C'est une
donnée qu'il faudra prendre en compte ».
Prise de conscience
Le
Cade assure que les maires des villes moyennes commencent à prendre conscience
des inconvénients liés à la construction d'une ligne nouvelle : « Les villes
moyennes morflent particulièrement pour le bénéfice de deux ou trois grandes
agglomérations. » La bataille pour positionner la gare est également un sujet à
débat animé : Dax, Bayonne, une cote intermédiaire du côté de
Saint-Geours-de-Maremne ?
Victor Pachon s'interroge et dénonce l'opacité
entourant les périmètres du projet dans le département voisin qui n'ont jamais
été rendus publics : « Réseau ferré de France ne dit rien, cela se passe dans
l'ignorance totale. »
Résistance
Sans relâche, le Cade bat la
campagne pour organiser la résistance. De nouvelles associations ont vu le jour
ces derniers mois, Saint-Martin-de-Seignanx, dans le sud des Landes, et
Saint-Pierre-d'Irube sont de celles-là. Des réunions publiques sont organisées :
plus de deux mille personnes ont participé.
« La plupart des élus du Pays
Basque converge vers notre point de vue, souligne encore Victor Pachon. Il faut
bien insister, nous ne sommes pas contre la modernité. Nous sommes favorables au
développement du transport express régional et du fret. Nous demandons 10
millions de tonnes de fret par an, on en dénombre actuellement autour de deux
millions. Nous souhaitons des trains longs de 800 tonnes constitués sur la
plateforme Irun-Hendaye. 41 trains quotidiens de ce type suffisent pour le fret,
il y a ensuite de la place pour les TER et les trains grandes lignes sur les
lignes actuelles. »
Un autre rendez-vous est proposé le 13 juin à Ustaritz,
des assises du transport consacrées aux marchandises sur le rail.
Auteur : Dominique Bayle-Siot
d.baylesiot@sudouest.com
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