Comme il est impossible de nier la réalité, le rapport
reconnaît le succès du TER tout en indiquant qu’il coûte trop cher et
propose une cure d’amaigrissement du service ferroviaire avec le
transfert de dessertes jugées non rentables sur la route et l’ouverture
des lignes les plus rentables à la concurrence.
le Président de la République et le gouvernement
arc-boutés sur les dogmes du libéralisme et de la marchandisation des
services publics ont appelé une nouvelle fois à la rescousse les
soi-disant « sages » de la Cour des Comptes pour justifier
l’injustifiable.
Il leur est insupportable que le service public du
transport régional de voyageurs ait fait la preuve de son efficacité en
moins de 10 ans, que la volonté des Régions associée à l’entreprise
publique qu’est la SNCF avec les compétences et le savoir faire des
cheminots ait permis à des millions de citoyens d’avoir accès au
transport public et d’avoir sauvé le transport régional en déclin à la
fin des années 90.
Mettre en place une offre mieux adaptée aux besoins des
populations et en concertation avec elles au travers les comités de
ligne, rénover et investir dans du matériel neuf, moderne et
confortable, mettre en place des tarifications adaptées en direction
des salariés, des étudiants, des demandeurs d’emploi suppose des moyens
financiers mais il n’y a pas de service publique sans financements
publics.
La question est de savoir si l’argent public sert
l’intérêt général en l’occurrence le droit au transport, la cohésion
sociale et territoriale, le développement et l’aménagement durable du
territoire ou sert les plus fortunés et les marchés financiers.
Ce n’est donc pas comme le suggère la Cour des Comptes
un excès de dépenses mais un manque de moyens financiers pour
poursuivre le développement du transport public afin de mieux répondre
aux besoin de déplacement des populations et contribuer à la réduction
des gaz à effet de serre dans les transports.
En 2000, il s’agissait de sauver le TER, aujourd’hui il faut organiser sa croissance.
Les critères de calcul qui ont servi de bases pour les
dotations de l’Etat pour financer l’exploitation du transport régional
et l’investissement dans le matériel ne correspondent plus à la
situation actuelle. Le gouvernement doit se conformer à loi SRU et
accepter de reconsidérer les dotations de l’Etat.
Les Régions doivent, pour investir dans le ferroviaire,
avoir accès à des emprunts à des taux d’intérêts bas, identiques au
taux interbancaire. Les investissements à caractère de service public
ne doivent pas servir la finance.
Le transport régional contribue au développement
économique, à la cohésion sociale et territoriale, les entreprises
comme c’est le cas en Ile-de-France, dans les communautés
d’agglomération et de communes doivent être mises à contribution pour
son financement. Pour cela le versement transport payé aujourd’hui par
les entreprises de plus de 9 salariés doit être doublé et son calcul
prendre en compte les profits.
Les transports régionaux n’ont pas besoin de mise en
concurrence mais de plus de service public, de moyens pour y faire
face, d’une SNCF intégré avec plus de cheminots.(or:ELUNET)
Lire à ce propos le communiqué de JM.Bodin
- Communiqué JM Bodin - TER