Parmi les déclarations des têtes de liste en Aquitaine...et l'ami Jean Ferrat

Cette déclaration (relayée par le Sud Ouest) est particulièrement intéressante concernant la personnalité de la tête de liste Europe Ecologie en Aquitaine:

Monique De Marco (EE) « L'objectif était d'atteindre 10 %. Quel que soit le résultat final, nous confortons un score qui paraissait exceptionnel lors des Européennes de l'an passé. Et nous comptons désormais parmi les forces politiques importantes. L'abstention est inquiétante, ainsi que la montée du Front national. Je fais le constat que le dossier de la LGV (ligne à grande vitesse) ne nous a pas servis. Nous avons sans doute manqué de pédagogie sur le sujet. Nous avons été perçus comme repliés sur notre refus alors que nous avions aussi de multiples propositions à porter. »

"Nous comptons désormais parmi les forces ..." de tendance écologique, certes, mais "force politique"?
Loin d'analyser avec sérénité des résultats qui, pour le moins, méritent du discernement en fonction des votes locaux et de la prudence quant aux interprétations, Madame de Marco rejoint par ce texte  le groupe des politiques frileux, plus soucieux d'allégeance que de résistance...
Ce message renvoie à la résignation, à l'atermoiement, à la  compromission politicarde, mais certainement pas aux enjeux vécus par les citoyens mobilisés ou désespérés.
Manque d'envergure, de capacité à dépasser un ego, immaturité politique évidente ainsi soulignée...Voilà à nouveau une source de réflexion, pour nous électeurs, quand se profile en quelques heures ce qui est bien connu, à Bayonne comme à Bordeaux: la capacité hégémonique du P.S. ,  proportionnelle à son incapacité d'écoute d'une abstention régionale considérable alors qu'il détient la Région Aquitaine. Le nier est aussi absurde que nier le résultat des urnes comme le fait symétriquement l'UMP; absurde, tout simplement parce qu'un citoyen qui s'abstient, vote ainsi, et sait pourquoi il le fait; si les politiques ne le comprennent pas, il leur est plus urgent de réfléchir que de cocoricoter.

Un conseil d'avenir politique, Madame de Marco: si vous manquez de courage, regardez les Français, eux sont contraints d'en avoir; et relisez aussi le texte chanté par Jean Ferrat"Ma France".

Aujourd'hui, l'hommage à cet homme- Si Cher - rappellera sans doute qu'il existe des êtres humains vrais, étrangers eux à la "pipolisation" et résistants de longue durée.

"Mon" Jean Ferrat, c'est celui de ma jeunesse dans un milieu populaire fait de tant de gens souffrant de la "condition humaine" , travaillant trop pour si peu de bonheur et tant de chagrins.

Cet homme-là est à écouter, entendre, suivre, libre et endurant comme nous voudrions sans doute tous l'être et comme certains qui se donnent à suivre le sont si peu...

les paroles de "Ma France", rebelle et interdite d'antenne, chantée par Jean Ferrat:

"De plaines en forêts de vallons en collines Du printemps qui va naître à tes mortes saisons De ce que j’ai vécu à ce que j’imagine Je n’en finirais pas d’écrire ta chanson Ma France

Au grand soleil d’été qui courbe la Provence Des genêts de Bretagne aux bruyères d’Ardèche Quelque chose dans l’air a cette transparence Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige Et dont vous usurpez aujourd’hui le prestige Elle répond toujours du nom de Robespierre Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines Celle qui construisit de ses mains vos usines Celle dont monsieur Thiers a dit qu’on la fusille Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette Des lèvres d’Éluard s’envolent des colombes Ils n’en finissent pas tes artistes prophètes De dire qu’il est temps que le malheur succombe Ma France

Leurs voix se multiplient à n’en plus faire qu’une Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs En remplissant l’histoire et ses fosses communes Que je chante à jamais celle des travailleurs Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche A l’affiche qu’on colle au mur du lendemain Ma France

Qu’elle monte des mines descende des collines Celle qui chante en moi la belle la rebelle Elle tient l’avenir, serré dans ses mains fines Celle de trente-six à soixante-huit chandelles Ma France"

Les repaires de "Là-bas si j'y suis" partout en France

pleurent l'homme poète chantant:

à écouter sur le lien l'émission qui lui est dédiée; merci à Daniel Mermet et son équipe du Service Public de nourrir à nouveau nos coeurs et nos espoirs par cette émission.